AntiquitésLundi classique

La valeur au-delà de la fonction

Le protagoniste de notre Classic Monday est un meuble aussi particulier qu’exceptionnel dans la fabrication.

Meuble qui n’est guère le protagoniste des vitrines des antiquaires, le confortable était pourtant un meuble nécessaire dans les maisons. Simple pitale dans les appartements les plus pauvres et les plus rustiques, dans les maisons des nobles et des bourgeois, il devient un véritable cabinet qui sert également d’accessoire d’ameublement.

Le confort s’est répandu dans les temps anciens et était souvent caché à l’intérieur d’autres meubles qui pouvaient se fondre dans le décor de la pièce.

Ce n’est que plus récemment, en effet, que les maisons ont été équipées d’une pièce expressément dédiée aux toilettes. Dans le passé, on les trouvait plus fréquemment dans les chambres à coucher, où il n’était pas rare de trouver des fauteuils avec des sièges amovibles ou de petites tables de chevet destinées à accueillir des vases de couchage et des toilettes pour le nettoyage personnel.

Certes, la société du XVIIIe siècle n’est pas connue pour les règles d’hygiène strictes.

Femme aux toilettes, Edgar Degas

Si, cependant, les toilettes peuvent se présenter pour ce qu’elles sont et donc être immédiatement reconnaissables, pour les confortables, ce n’était pas le cas, mais plutôt elles étaient cachées dans des armoires qui semblaient tout sauf comme de petites tables de chevet.

La motivation était double: d’une part, il fallait cacher le lieu désigné pour la satisfaction des besoins physiologiques, d’autre part un objet nécessaire à la vie quotidienne était travaillé et résolu pour en faire un meuble riche selon les modes du moment.

Confortable du 700

C’est le cas du nôtre, dans lequel les portes et la surface d’ouverture cachent une étagère de levage; En dessous, il y en a un autre avec le trou central et équipé dans la partie inférieure de rails pour le verrouillage de l’urinoir. Caractérisé par le fond inachevé, il devait nécessairement être adossé à un mur.

Ce confortable avec la forme d’un petit buffet est un haut exemple de l’ébénisterie du XVIIIe siècle; Il trouve des comparaisons particulières avec d’autres meubles appartenant à la production baroque romaine tardive.

La façade ondulée en feuilles et le dessus façonné rappellent encore les formes utilisées dans la production baroque de meubles de parade. Même la riche incrustation trouve une correspondance avec celles d’autres meubles bien connus de l’époque, ce qui démontre la proximité et l’influence des inlayers hollandais. Une comparaison notamment est possible avec une superbe commode à rabat toujours présente dans nos collections (visible ici), datable du deuxième quart du XVIIIe siècle. Très similaires sont les volutes foliacées de l’incrustation, enrichies par un ombrage fait par l’utilisation du burin.

Bien qu’il s’agisse d’un objet d’usage quotidien, notre confortable se caractérise donc comme une petite armoire de valeur.
Cela n’est pas seulement dû aux résultats possibles mentionnés, mais aussi au haut degré de finition.

Une attention particulière a en effet été portée au rendu du mouvement, non seulement de la face avant, mais aussi de la sculpture complexe de la partie inférieure. Même la coque du bord du dessus a été traitée en détail, plaquée en bois de tête.

Notre confortable est caractérisé comme un exemple clair de la façon dont même un meuble à utiliser et dans un but conventionnellement considéré comme bas, peut être développé en suivant les modes et en se caractérisant comme une pièce précieuse.

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Valentina

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