Après les vacances de Pâques, nous sommes de retour avec notre rubrique du lundi, qui propose un produit antique différent chaque semaine.
Notre protagoniste aujourd’hui est un buffet spectaculaire et imposant de style néo-Renaissance. Construit au début du XXe siècle, il est soutenu par des pieds en encorbellement et dans la partie inférieure a deux portes lambrissées encadrées entre deux demi-colonnes qui soutiennent la bande sous le plancher, dans laquelle il y a deux autres tiroirs. Au-dessus du haut repose une colonne montante avec un grand compartiment ouvert avec un fond lambrissé, au-dessus duquel se trouve une bande avec trois tiroirs et une étagère. La structure se termine par une cimasa architecturale raffinée avec une façade cassée.
Le goût néo-Renaissance se reflète pleinement dans les décorations qui ornent le mobilier.
Si les parties sculptées, telles que la balustrade, les volutes foliacées et les éléments tournés de la cymasa, ainsi que les poignées des tiroirs, en forme de protomes, ont encore un goût pleinement éclectique de la fin du XIXe siècle, le discours qu’il faut faire pour les incrustations est très différent.
Le buffet est en effet entièrement orné d’incrustations de goût Renaissance, de candélabres, de motifs phytomorphes et floraux. Certaines de ces réserves incrustées sont cependant très spéciales car elles sont caractérisées par la récupération d’anciennes incrustations néoclassiques. Les incrustations des deux tiroirs sur le devant et les côtés sont en fait constituées de panneaux provenant d’un meuble ancien de la seconde moitié du XVIIIe siècle. C’est probablement le devant des tiroirs et les côtés d’une commode néoclassique ou d’une commode.
Certes, la réutilisation de pièces plus anciennes n’est pas inhabituelle dans l’histoire de l’art.
Déjà à la Renaissance, il n’est pas rare de trouver des œuvres dans lesquelles des artefacts anciens, classiques ou médiévaux sont intégrés. Cette pratique se retrouve également dans les siècles suivants, comme, par exemple, dans la réutilisation de marbres anciens récupérés lors de fouilles et réutilisés dans la réalisation de consoles et de cimes à caissons.
L’utilisation de parties anciennes revêt une valeur précieuse, dans l’intégration avec la nouvelle et dans le dialogue continu entre les deux parties.